jeudi 14 février 2013

Courriels

Bonjour à tous,

Une petite annonce importante en cette journée de St-Valentin:  Malheureusement, pour plusieurs raisons personnelles, j'ai dû prendre la décision de ne plus répondre aux courriels personnels des gens qui m'écrivent pour me demander de l'information sur les mères porteuses.  Je me sens tellement bête d'annoncer ça, comme ça, sachant qu'il existe encore très peu d'information sur le sujet.  Mais je suis littéralement DÉBORDÉE de demandes de toutes sortes, parfois plusieurs courriels par semaine, et je dois prendre la décision qu'il n'est pas mon rôle en ce moment de fournir un accompagnement personnel (et gratuit) à tous ceux qui m'en font la demande.  Je n'ai plus le temps de le faire!

Je suis toutefois encore ouverte (selon mes disponibilités) à accorder des entrevues pour les média qui désirent s'informer sur le sujet.  J'en ai long à dire sur le sujet, je n'ai juste pas le temps d'accompagner chaque couple personnellement.

Pour ceux et celles qui sont vraiment sérieux dans leur recherche, mon livre "Aventures au pays des cigognes: Journal d'une mère porteuse" est toujours disponible pour être commandé chez Renaud-Bray (et Archambault), et contient beaucoup d'infos importantes sur le sujet.  Je vous encourage à vous le procurer pour avoir au moins une bonne connaissance des fondements de base de la gestation pour autrui au Canada.  Il y a aussi plusieurs posts sur mon blog qui contiennent de l'information pertinente, entre autre ce post, qui est rempli de franchise.

Il existe plusieurs compagnies de consultants en fertilité au Canada qui peuvent vous guider dans le processus et vous aider à trouver des femmes prêtes à devenir mère porteuse (oui, à ce que je sache ces compagnies sont toutes anglophones, et il ne semble rien exister encore au Québec, province où les lois rendent vraiment difficile le processus de gestation pour autrui).  Ces consultants en fertilité peuvent être trouvés par une recherche Google en utilisant les mots clés: surrogacy + canada.  Sachez que ces services sont loin d'être gratuits.  N'oubliez pas non plus de consulter un avocat spécialisé en la matière!

J'espère que les gens comprendront ma décision de me détacher du rôle de consultante, dans lequel je me suis retrouvée malgré moi.  Ne soyez pas vexés si je ne répond pas à vos demandes.  Et sachez que les courriels pour me partager votre appréciation de mon histoire ou de mon livre me font toujours plaisir.

Cordialement,

Line


mardi 14 août 2012

Je suis vivante!

Pour ceux et celles qui se demandent si je suis toujours vivante, je vous rassure que je le suis à 100%!  Je suis seulement quelque peu démotivée pour mettre à jour un blog, quand finalement, je n'ai plus grand chose à raconter.

Mais je tiens quand même à vous faire part de ceci:  Samedi le 28 juillet dernier, j'ai eu la chance de vivre une expérience assez hors du commun!  Nous avons organisé des petites retrouvailles bien spéciales, celles des deux familles pour qui j'ai porté les bébés.  C'est-à-dire "Sylvie et Guy" avec leurs jumeaux de bientôt 2 ans, "Nicholas et Olivier", et aussi la grand-maman "Marie" que j'aime beaucoup.  Puis "Natasha et Stéphane" avec leur fiston de 5 ans "Julien", et bien sûr bébé-fille-qui-n'a-pas-encore-de-prénom-fictif qui avait alors 10 semaines.

Ce fut une rencontre fort intéressante et très agréable.  Nous avons pris tout plein de photos que j'aimerais bien montrer (j'adore celle où je me retrouve entourée de tous "mes" bébés, mes filles et ceux que j'ai portés pour d'autres), mais je tiens à respecter le désir d'anonymat des familles.  Je vous assure que c'est assez épatant de voir tous ces enfants et de penser qu'on les a tous portés (enfin, sauf le grand frère de bébé-fille). Jamais je n'aurais cru que je mettrais cinq enfants au monde! CINQ!!

De voir ces enfants grandir me remplit de joie, et de les voir entourés d'autant d'amour me fait chaud au coeur.  Ils sont tous tellement beaux!  Les jumeaux sont des bambins pleins d'énergie, ça bouge ces petits-là! OUF!!!  Et la belle princesse-bébé-fille: simplement adorable! :)

Je ne sais pas si je vais continuer de mettre ce blog à jour, mes aventures de mère porteuse sont bel et bien terminées.  J'ai l'impression d'avoir vraiment tout dit ce que j'avais à dire sur le sujet.  Je continue de travailler à la rédaction de mon livre pour enfants sur le sujet de la procréation assistée.  C'est un lourd projet mais il me tient beaucoup à coeur.  Vous aurez sûrement de mes nouvelles lorsque le projet sera à terme...

D'ici là, je continuerai de me sentir choyée d'avoir eu autant de soutien et d'encouragements de votre part.  Votre présence fut très, très appréciée.

Cheers, mes amis!

xox
Line (cigogne à la retraite, hihi!)

dimanche 27 mai 2012

Un petit deuil...

J'ai vécu un petit deuil hier soir, un tout petit... j'ai rangé (de façon définitive) mes vêtements de maternité. :(

C'est avec un brin de nostalgie que j'ai plié et rangé avec soin mon lot de vêtements de maternité accumulés au fil des dernières années, en sachant qu'ils ne me serviront plus, puisque je n'ai aucunement l'intention d'êre enceinte à nouveau.  Ni pour moi, ni à titre de mère porteuse.  J'adore être enceinte, mais j'ai vraiment fini.  J'ai deux merveilleuses filles.  J'ai donné naissance à trois précieux enfants pour des familles formidables.  J'ai fait ma part pour la reproduction de la race humaine.  Je prends ma retraite de cigogne.

Mais je vis quand même un certain deuil face au fait de devoir faire une croix sur cette expérience de vie grandiose que je ne revivrai plus jamais.  Jamais.

À travers les vêtements simples de tous les jours que j'ai portés pour des raisons surtout pratiques (accomoder ma grosse bedaine et rester confortable), j'ai retrouvé plusieurs chandails (maintenant un peu trop usés) que j'ai portés quand j'étais enceintes de mes filles, et pour lesquels je ressens un étrange attachement émotif.  J'ai soupiré devant ces quelques ensembles que je m'étais achetés pour telle ou telle occasion spéciale, pendant une de mes quatre grossesses.  J'ai souri tristement en pliant ces quelques chandails préférés qui ont accomodé ma monstrueuse bedaine de surro-jumeaux au cours de ces dernières semaines d'août 2010.  J'ai hésité avant de jeter aux poubelles cette vieille camisole usée mais tellement confortable que j'ai porté pratiquement chaque nuit au cours de mes deux dernières grossesses.  Mon maillot de maternité, ce joyeux compagnon qui m'a permis de me baigner enceinte sans ressentir le moindre complexe face à mon corps.  Ce gros chandail en cotton ouaté noir, trop grand, mais qui m'a beaucoup servi lors de froides soirées d'automne, de printemps, d'hiver...depuis décembre 2004!  Bref, des compagnons vestimentaires qui m'ont accompagnés au cours de chacune de mes grossesses.  Des compagnons qui accompagnent de merveilleux souvenirs gravés dans ma tête, dans mon coeur, et sur de nombreux clichés que j'ai pris au cours de ces grandes aventures de ma vie: mes grossesses.  Des compagnons auxquels je dois faire mes adieux aujourd'hui...

La fille sentimentale que je suis parfois n'a pas pu résister à l'envie de conserver en souvenir (caché au fond de ma garde-robe à l'abri des regards moqueurs de Super-Mari) le tout premier chandail de maternité que je me suis acheté, il y a plus de 7 ans!  Jétais alors enceinte de 6 ou 7 semaines, je venais à peine d'apprendre la nouvelle de ma première grossesse et j'étais encore sous le choc, contente et incrédule...et terrifiée à l'idée de devenir maman!  J'étais encore dans la période "précaire" de la grossesse, ces fameuses 12 semaines critiques où une grossesse sur quatre se termine par un échec.  Mais j'avais confiance.  Je ressentais cette petite vie à l'intérieur de moi et je savais instinctivement qu'elle était pour y rester.  Et pour me prouver de l'existence de cette nouvelle petite vie qui grandissait en moi, malgré l'absence totale de bedaine, j'ai décidé de me laisser tenter et d'acheter un premier morceau de linge de maternité.  Il y avait une grosse vente Boxing Week au Thyme Maternité.  Je me suis (très, très fièrement) acheté un chandail à manches courtes rose fuschia (rose, parce que j'avais l'impression de porter une fille, et je le souhaitais ardemment!)  Extra-small.  Il était VRAIMENT trop grand!  Aujourd'hui, même en temps normal, je ne pourrais pas porter ce chandail... qui serait beaucoup trop petit! Je l'ai tellement porté, du moins pour ma première grossesse.  Et je l'ai gardé, bon.

(Et cette fameuse petite vie qui venait de s'allumer en moi...elle a aujourd'hui 6 ans et 9 mois, elle sait lire, écrire, compter jusqu'à 1000, dessiner comme une enfant de 12 ans, grimper une structure de jeu plus vite que tous les petits garçons de son âge, faire le grand écart et chanter à l'oreille des tounes de Mozart.  JAMAIS je ne réalisais ce potentiel quand j'ai acheté ce chandail fuschia, jamais je n'aurais cru que la grossesse m'apporterait tellement plus qu'une bedaine, plus qu'un bébé comme ceux qu'on voit dans les annonce de Pampers...)

J'avoue que je me sens un peu ridicule devant toute cette émotivité... je ne ressens pas d'attachement émotif pour les surro-bébés que j'ai portés à titre de mère porteuse, mais j'ai envie de verser une larme quand viens le temps de me départir de mes vêtements de maternité.  Comment expliquer cette absurdité?!

jeudi 24 mai 2012

6e jour post-partum...

Voilà maintenant 6 jours que j'ai donné naissance à surro-coucounette!

J'ai déjà reçu quelques courriels des heureux parents pour me laisser savoir que tout le monde, petit et grand, va très bien.  L'adaptation se fait graduellement, la petite est un bébé relativement facile qui boit bien et dort bien.  Malgré la fatigue normale qui accompagne inévitablement l'arrivée d'un nouveau bébé, je sens les parents très, très heureux et aussi très reconnaissants... Ça me fait vraiment du bien à entendre!  Quant au petit Julien, le nouveau grand frère, il est très fier de sa nouvelle petite soeur et participe avec joie aux soins du bébé.

De mon côté, la rémission se fait tranquillement.  Aux jours 3 à 5 postparum, j'ai vécu des journées de rétention d'eau assez intense (j'avais complètement repris TOUT mon poids de grossesse! AYOYE!) accompagnée d'épisodes d'hypertension.  Après une petite visite à la clinique, je me suis fait recommandé de prendre ça beaucoup plus relax pour au moins les deux prochaines semaines.  C'est comme si j'avais oublié que je viens de mettre un bébé au monde, mais mon corps n'arrive pas à me suivre.  J'ai donc pris le temps de me reposer davantage, les jambes en l'air autant que possible, et voilà que j'ai perdu 15 lbs en 48 heures!  Ça me rend heureuse de voir que mes chevilles sont de retour! :)

Je continue de tirer mon lait...Mmmmeuuuhh!!! :P  Je n'ai eu aucune difficulté à tirer du colostrum immédiatement après la naissance, puis j'ai été bizarrement incapable de tirer plus que quelques gouttes pour la journée suivant l'accouchement.  J'ai quand même continué de pomper régulièrement avec mon formidable tire-lait électrique double, et voilà que mon lait est rentré le surlendemain de l'accouchement.  Je tire maintenant environ 6 à 8 oz aux quatre heures...oui, y compris la nuit! :/  Avec les jumeaux, le fait de tirer ainsi mon lait m'avait permis de perdre du poids assez facilement.  Pour chaque once de lait produit, le corps brûle environ 20 calories...faites le calcul!

*ATTENTION DÉTAILS GRAPHIQUES*
Fidèle au pattern habituel, je n'ai déjà pratiquement plus de saignements.  Le plus gros des lochies (saignements post-nataux abondants) s'est produit à l'hôpital dans les quelques heures suivants l'accouchement, puis les 3 jours qui ont suivis n'ont pas été différents d'une menstruation tout à fait normale.  Depuis hier, je n'utilise que des protège-dessous pour absorber le petit peu de mucus qui reste.  C'est chouette comme tout!  J'aime bien attribuer cette absence de saignements aux effets de la tisane de framboisiers.

D'un point de vue psychologique/émotif...je vais très bien.  J'avoue que j'ai vécu certains moments d'inquiétude entourant mon épisode d'hypertension-rétention-d'eau-postpartum (s'il fallait qu'il m'arrive quelque chose, oh mon Dieu!!!), mais maintenant que c'est passé, ça va mieux.  Au risque de me faire encore passer pour une femme froide et sans-coeur, la fameuse phase de détachement avec le bébé ne m'affecte aucunement (à moins d'être en déni total face à mes émotions).  Bien que j'éprouve indéniablement certains sentiments affectifs pour surro-coucounette et ses parents, je sais que cette petite fille est entourée d'amour et qu'elle se trouve présentement EXACTEMENT où elle devrait se trouver: avec sa vraie famille.

Comme avec les jumeaux (à un degré peut-être un peu moins intense par contre, puisque ce n'est pas nouveau pour moi), je me sens fière et satisfaite d'avoir fait ce que j'ai fait.  Si j'avais à comparer, je dirais que je me sens un peu de la même façon que je me suis sentie la journée de ma graduation de maîtrise.  Un très grand sentiment de fierté et d'accomplissement, de style "Yes, j'ai réussi!  Une bonne chose de faite!"...mélangé avec l'anticipation du passage à une prochaine étape.  Ah oui, c'est EXACTEMENT comment je me sens.

En ce qui concerne la prochaine étape, elle est déjà entamée: je suis présentement à la phase de rédaction de mon prochain livre.  Conrairement à mon premier livre Aventures au pays des cigognes: journal d'une mère porteuse, cette fois-ci mon livre s'adressera aux enfants.  Je tenterai d'expliquer de façon claire et ouverte, dans un langage accessible aux enfants, le recours à différentes techniques de procréation assistée: traitements de fertilité divers, FIV, dons d'ovules et de sperme, recours à une mère porteuse, etc.  Considérant qu'un couple sur 5 éprouve des difficultés à concevoir et que la plupart de ces couples auront recours à une technique de procréation assistée pour fonder leur famille, je crois que le besoin est là.  À ce que je sache, il existe très peu de littérature pour enfants sur le sujet, et rien en français!  Alors voilà mon projet pour les quelques prochaines semaines de mon congé-de-maternité-pas-de-bébé (entre quelques sessions de jardinage, d'essayage-de-nouvelles-recettes, de marche rapide sur le tapis roulant, de gossage sur Facebook, et de sessions de pompage-de-lait-maternel...)

lundi 21 mai 2012

Bébé est là! :D

Jeudi le 17 mai


7 pm: 
Après une loooooongue journée d'attente interminable, on reçoit finalement le "go" de l'hôpital de se présenter à la maternité en soirée, après le souper, pour que je puisse me faire examiner et qu'un protocole de déclenchement du travail soit mis en place. Selon si mon col a commencé à s'effacer ou se dilater depuis hier (aucun travail détecté à mon examen d'hier), on pourra soit procéder immédiatement au déclenchement "officiel" (crever les eaux + adiministration intraveineuse d'oxytocine), ou soit mettre en place des moyens pour faire dilater davantage le col. Le col doit être dilaté à au moins 3cm avant que le pitocin soit donné. Et les eaux ne peuvent pas être crevées avant que la tête du bébé soit assez basse. Parce que c'est ma 4e grossesse, la tête du bébé est encore très haute. En attendant qu'un médecin se libère pour m'examiner, on attend sous les fils de monitoring. Bébé va bien, surro-maman va bien, pas de contractions sauf une fausse contraction ici et là.



9h30 pm...
On attend toujours. Je bois fidèlement mon Gatorade (sans sucre) en préparation à un possible travail. Mon gut feeling me dit qu'on devra attendre à demain...


10h pm
Comme je me doutais, mon col n'est aucunement effacé et très peu dilaté.  Le travail ne peut pas être déclenché.  Tant mieux puisque je suis fatiguée.  On m'insère un ballonet Foley pour faire dilater le col (plutôt inconfortable comme procédure, mais apparemment très efficace).  Je dormirai à l'hôpital.  En passant, je ne pourrai jamais dire à quel point le personnel de l'Hôpital Général est exceptionnel!



Pendant la soirée et la nuit...
Beaucoup de monitoring périodiquement pour s'assurer que tout va bien: bébé, surro-maman et contractions.  J'ai plusieurs contractions pendant la nuit, certaines plus douloureuses que d'autres.  À un moment donné les contractions deviennent régulières (aux 5 minutes) et assez inconfortables.  Je sens qu'il se passe quelque chose, mais ce n'est pas du vrai travail.  La fille anti-drogues que je suis accepte une petite injection de Nuvain pour m'aider à relaxer/dormir.  Je danse joyeusement avec les papillons pour le reste de la nuit!




Vendredi le 18 mai


11h am: 
Stéphane et Natasha arrivent de Montréal, très excités!  Le ballonet a fait effet et mon col est dilaté à 3cm, mais la tête de bébé est encore trop haute pour qu'on puisse crever les eaux (danger que le cordon s'enroule autour de la tête).  On commence donc l'administration d'oxytocine (Pitocin) par intraveineuse, pour faire stimuler les contractions et faire avancer le travail.

J'ai bien l'intention d'accoucher sous épidurale, mais j'ai comme une phobie de "manquer ma shot" et de ne pas la recevoir à temps.  À cause de mon historique de travail qui a tendance à décoller tout d'un coup sans avertissement, l'infirmière me dit de ne pas hésiter à demander l'épidurale aussitôt que je suis le moindrement inconfortable, peut importe si mon travail avance ou non.


2h pm:
J'envoie les parents et Super-Mari se promener pendant que je me repose un peu.  Après 3 heures de perfusion d'oxytocine, dont la dose est augmentée aux 30 minutes, mon col est toujours bloqué à 3cm, et il n'y a qu'un petit 40% d'effacement.  J'hésite à me lever pour marcher parce que je sais qu'aussitôt que je me mets debout, le travail risque de partir en flèche.  Mais bon, j'ai envie de pipi...


2h15 pm:
Immédiatement après ma visite à la salle de bain, je sens un changement dans mon abdomen, je ne sais toujours pas comment l'expliquer.  Une bouffée de chaleur ventrale qui me donne le signal de "go".  Je n'ai pas de douleur, mais une sensation inexplicable qui me dit que les grosses contractions s'apprêtent à décoller.  Je demande l'épidurale.  L'infirmière sort appeler l'anesthéologiste et pendant ce temps...POW!  Les contractions deviennent soudainement très puissantes.  Super-Mari revient de sa marche.  L'infirmière me donne des doses de Fentanyl par intraveineuse en attendant l'arrivée de l'anesthéologiste.  Je suis en douleur!!!  Respire, relaxe, dans ma bulle, une contraction à la fois...


3h pm:
Je reçois finalement l'épidurale, sous l'assistance de Super-Mari, pendant que Natasha et Stéphane attendent impatiemment dans la salle d'attente.  Mention d'honneur à François (Super-Mari) qui, pour un gars qui détestant passionnément toutes les procédures médicales, a été un "birth coach" absolument génial!  Natasha et Stéphane aussi ont parfaitement dosé entre mon besoin d'intimité et leur présence tout au long de chaque processus.  J'étais TRÈS bien entourée!

3h à 6h pm: 
L'épidurale fait maintenant effet, et j'essaie de me reposer autant que possible en attendant que mon corps fasse sa job.  Malgré les heures qui avancent et les contractions de plus en plus fréquentes et longues (qu'on peut voir sur le moniteur mais que ressens très peu), le travail lui-même n'avance pratiquement pas.  À mon examen de 6h, je suis dilatée à 3-4 cm, et pas tout à fait encore complètement effacée.  J'envoie les parents et François souper, tandis que je décide de faire la sieste...


6h45 pm
45 minutes plus tard, je suis réveillée de ma sieste par une forte envie de pousser!  J'appelle l'infirmière en vitesse.  Avant même qu'elle ait le temps de m'examiner, j'appelle Natasha sur son cellulaire et leur dit de s'en venir...VITE!  Je sais que ça y est.  L'infirmière est incrédule quand elle s'aperçoit que je suis complètement effacée et dilatée.  J'ai passé de 3-4 cm à 10 cm... en 45 minutes, pendant que je dormais! Tsé la tisane de framboisier?  C'est ÇA que ça fait!

7h00 pm
Tout le monde est présent, on se prépare pour la phase de la poussée.  La pression dans mon périnée est intense et douloureuse.  Je sens que mon épidurale fait moins effet, malgré les "boosts" que je m'administre grâce à un bouton.  Je veux juste pousser...et en finir!!!

Après une quinzaine de minutes de poussée incroyablement intense, indescriptiblement douloureuse, poussée par une force hors de ce monde, la petite a finalement vu le jour à 7h20 pm.  Non seulement n'a-t-elle aucunement pleuré, mais elle est sortie les yeux bien grands ouverts, en état d'alerte totale, regardant partout autour d'elle...et je pourrais jurer qu'elle souriait!

Pour un "gros" bébé qui devait peser entre 8 et 10 lbs...elle était parfaitement normale (et adorable!) avec ses 7 lbs 5 oz.  Très chevelue et incroyablement mignonne, elle n'a pleuré que quelques secondes quand on l'a mis nue dans la balance.


Bébé passe les minutes qui suivent en regardant joyeusement autour d'elle, en faisant la connaissance de ses parents, émus et émerveillés devant leur petite fille.  Je n'ai jamais vu un bébé aussi alerte!  On dirait qu'elle est parfaitement consciente de ce qui se passe autour d'elle, qu'elle est heureuse elle aussi de finalement faire la connaissance de ses vrais parents qu'elle regarde constamment droit dans les yeux.  Elle les aime instantanément!

Pour ma part, je vais bien, physiquement aussi bien qu'émotivement.  Je ne reviens toujours pas de l'intensité d'un accouchement, du miracle de la vie, de la beauté d'un nouveau-né et de la force de l'amour de ses parents.  Je ne peux faire autrement que d'éprouver beaucoup de fierté.  Encore une fois, je viens non seulement d'être témoin d'un miracle, mais j'y ai participé!  Les mots n'existent pas pour décrire ces moments précieux, qui passent pourtant tellement vite...




Samedi le 19 mai



11h am
Avant de retourner à la maison, mes filles Kaélie et Liya viennent rencontrer (et dire au revoir) à "la petite soeur de Julien".  Elles sont très émerveillées devant ce petit miracle qui les regarde fixement avec ses grands yeux remplis de curiosité.  Une autre aventure vient de se terminer...et une nouvelle petite vie vient de commencer...


mercredi 16 mai 2012

ÇA Y EST!!!!

Ça y est, tout le monde!  L'heure est arrivée...enfin, PRESQUE arrivée.  Le processus de déclenchement de l'accouchement sera entamé demain matin, si tout va comme prévu.

Ne vous inquiétez pas: tout va bien!  Mais à cause du diabète de grossesse (qui continue de progresser), mon obstétricienne m'avait dit qu'elle ne laisserait pas la grossesse dépasser 40 semaines.  Demain, il ne me restera que 11 jours avant ma date prévue d'accouchement (c'est d'ailleurs à ce moment que ma première fille est née).  Que l'accouchement soit déclenché la semaine prochaine ou demain, il n'y a pas grand différence.

D'autant plus que demain, ça adonne à tout le monde et que mon obstétricienne est "on-call" en fin de journée.
Aussi, Natasha et Stéphane auront le temps de se rendre à temps, YÉÉÉÉ!!!

Quant à moi, je suis très contente de cette option. J'espère juste pouvoir recevoir l'épidurale comme je l'ai reçue pour les jumeaux, parce qu'une induction, au cas où vous n'étiez pas au courant... ça fait TRÈS MAL!!! Yikes!!!

Il ne manquerait plus que Murphy s'en mêle avec ses lois de fou et que je commence mon travail cette nuit, hahah!

La maladie du papier de toilette: prise 2!

Vous vous souvenez sans doute de mon affliction suivant les quelques jours post-transfert? Mon obsession constante et psychotique à vérifier constamment et compulsivement le "contenu" de mon papier de toilette après chaque petit pipi, à l'affut de tout signe pouvant indiquer un transfert réussi? Eh bien, la maladie du papier de toilette est de retour!!

Cette fois, mon obsession est centrée sur la recherche de signes annonciateurs d'un possible début de travail. Je vous assure qu'il existe des tonnes de signes qui peuvent être observés grâce au papier de toilette.

Malheureusement, plusieurs de ces signes, bien que pouvant annoncer un éventuel travail...peuvent se présenter jusqu'à quelques semaines avant le début du vrai travail. DARN! Mais bon, ça fait quelque chose à faire pour passer le temps.

J'ai plusieurs autres signes aussi, qui sont présents depuis la semaine dernière et qui ne font qu'augmenter en intensité: contractions de plus en plus fortes et fréquentes, épisodes de faux travail, production de colostrum, augmentation de la fréquence des selles (ben oui, c'est un signe!), augmentation des sécrétions "de femme", agitation constante autant pendant le jour que la nuit, besoin de me garder occupée physiquement (vous devriez voir tout ce qui a été nettoyé/organisé dans ma maison!!!)

Malgré tous ces joyeux symptômes qui devraient me réjouir d'une certaine façon... je trouve ces derniers jours assez longs, et même pénibles. Certes, j'ai bien hâte de pouvoir permettre à Natasha et Stéphane de vivre la joie de l'arrivée de leur petite fille, mais j'ai aussi (et surtout) hâte de passer à autre chose. J'avoue, non sans une certaine honte que... je suis tannée. Tannée d'être enceinte, mais aussi tannée d'être mère porteuse. J'aurais pensé être plus excitée rendue à ce point-ci, comme je l'étais avec les jumeaux, mais je me sens plutôt blasée. J'ai hâte de pouvoir me concentrer sur mon prochain projet: la rédaction de mon deuxième livre, un livre pour enfants expliquant les rudiments de la procréation assistée. Tout un défi auquel j'ai hâte de me consacrer pleinement sans avoir à être obsédée avec le contenu de mon papier de toilette, haha! Et avec le nombre de fois que je fais pipi chaque jour (et pendant la nuit), croyez-moi que mon obsession est nourrie à son maximum!

J'ose continuer de croire en ma prédiction du 17 mai comme date d'accouchement (demain!), tout en sachant fortement que réalistiquement, une femme ne choisis pas d'accoucher en criant "cigogne"! Mais bon, on verra bien! :)